L’abbé Pierre n’est pas un candidat très clair. Voici son affiche de campagne en 1951 qui ne lui a pas permis d’être réélu. Contrairement aux scrutins précédents, où il avait l’étiquette démocrate-chrétienne du MRP, il se présente sur une liste populaire d’indépendants. Celle-ci, à travers son parcours et celui de son colistier René Boudot, se positionne comme une candidature de chrétiens de gauche.
Quel est l’axe retenu pour leur campagne ? Dire du mal de leurs adversaires… cela n’est pas très catholique d’ailleurs. Ils reprennent un classique qui fonctionne toujours : leurs adversaires ont toutes les tares, et eux toutes les qualités nécessaires.
L’abbé Pierre lui, en revanche, est « fidèle à un programme et non à des idoles ». De Gaulle et Staline sont directement visés. Les candidats crient « leur dégoût devant le reniement des partis », c’est une attaque en règle de la SFIO et du Parti radical. Et en plus, suprême argument, ils attirent « les auditoires les plus nombreux et les plus fervents ». Leurs prières ne suffiront cependant pas à les faire élire.